Je suis partie une dizaine de jours dernièrement. J’ai laissé mon chat à mon voisin avec qui je partage la garde quand je pars. J’ai pris ma petite valise et suis partie sur les routes du Québec avec ma vieille «minoune*» jaune qui va bientôt avoir dix ans.
Trois jours à Montréal pour affaires et amies. Trois jours à la ferme pour aider une amie et retourner à la nature et aux animaux. Trois jours dans les Laurentides pour, notamment, travailler avec une amie thérapeute à l’organisation de ses activités (en tant qu’organisatrice d’évènements en santé globale, un autre de mes chapeaux professionnels).
Un matin à la ferme, alors que les chevaux avaient été nourris et sortis et les boxes nettoyés, je me suis assise au soleil sur la galerie, bien emmitouflée dans mon manteau car la température avait encore été proche de zéro tôt le matin. J’ai alors réalisé combien grandes étaient les responsabilités de mon amie : une ferme, des bâtiments, une maison, des hectares d’enclos, de forêts, de champs…
Mon corps intérieur a réagi soudainement et j’ai senti à quel point je ne pourrais vraiment pas me retrouver coincée ainsi par tant de responsabilités. C’est probablement pour ça que je ne me suis jamais acheté de maison. J’ai toujours été locataire et le suis encore.
J’ai besoin de toujours sentir que j’ai le choix de prendre le large, que je ne suis pas accrochée quelque part par des responsabilités qui m’empêcheraient d’aller où bon me semble. Ma chère liberté ! Bien sûr, j’ai un appartement loué et j’en ai la responsabilité mais, si je pars et que le toit a un problème, par exemple, c’est le propriétaire qui va s’en occuper, pas moi.
Mon appartement est mon cocon mais pas un boulet. C’est là que je vis et travaille, puisque je suis travailleuse autonome. C’est là que se trouvent toutes les choses que j’aime et qui créent mon univers. C’est là que je me ressource et ai planté mes racines. C’est là que je reviens après un voyage, le temps d’en préparer un autre, que ce soit pour une escapade de trois jours au Québec ou trois mois dans le monde. Mon appartement est mon pied à terre, mon port d’attache.
Pourquoi voyager ?
Je me suis alors demandée pourquoi j’aime tant voyager, pourquoi la piqûre me reprend après tant d’années de sédentarité, pourquoi je veux repartir sillonner le monde. Seule, comme toujours, parfois accompagnée d’une personne mais pas plus et pas très longtemps. Voyager solo, la meilleure façon de voyager pour découvrir le monde, celle que j’aime.
Ma première réponse spontanée est que mes parents étaient des globe-trotter, que j’ai pris l’avion la première fois alors que j’étais en train de grandir dans le ventre de ma mère, que je suis née en Afrique, bref : que le voyage est dans mes gènes. Ça se peut fort bien.
Par ailleurs, quand on est jeune, on a envie d’aventure et de découvertes, de trouver qui on est, de réponses à nos questions existentielles, de couper le cordon avec la famille aussi. Voyager est une bonne façon d’y arriver et c’est ce que j’ai fait.
A 51 ans, je n’ai plus la forme de quand je parcourais des contrées avec mon sac à dos comme quand j’étais dans la vingtaine. Je ne vais plus visiter et apprécier mes découvertes avec le même regard non plus mais, au fond de moi, mon coeur est toujours resté jeune et rempli de curiosité, d’avidité même parfois, pour rencontrer de nouvelles cultures, contrées, personnes, pour partager ensemble notre pensée et vision du monde et de la vie.
C’est ce que j’aime particulièrement des voyages : apprécier la façon de penser des gens d’autres contrées, leur façon de comprendre et de vivre la vie. J’ai appris beaucoup sur la vie et sur moi-même à échanger avec des gens de partout, rencontrés au hasard du chemin, dans un train ou dans un petit «boui-boui», dans un temple, sur un chemin ou un bateau. Je suis toujours revenue d’un voyage profondément grandie intérieurement.
Être soi-même
Une des principales choses que j’aime en voyage, c’est cet espace où, perdue dans le vide plein de monde qui ne me connait pas, je suis totalement moi-même, sans peur des jugements, juste pleinement moi-même, comme une enfant innocente qui découvre le monde (avec la conscience de l’adulte, on s’entend !).
Le coeur léger, je me retrouve dans mon être profond. Je souris à la vie et aux gens que je croise et rencontre avec une authenticité totale. Non pas que je ne le suis pas dans ma vie «normale» mais disons que je me permets plus de «folies» en voyages. En fait, quand je bourlingue dans des mondes inconnus, c’est là que le mot ÊTRE prend tout son sens pour moi. La crainte de ne pas être appréciée telle que je suis tombe totalement.
C’est en voyage qu’on se rend compte combien on fait en sorte de répondre aux conditionnements de la société dans laquelle on vit, dans laquelle on n’est pas complètement soi-même dans notre train-train quotidien.
Quand on revient chez soi, dans la vie quotidienne, et malgré notre bonne volonté et notre décision de rester totalement Soi, on se re-moule doucement et inconsciemment à la société dans laquelle on vit. Ça se fait tout seul, naturellement, comme un réflexe conditionné… mais chaque fois un peu moins !
Voyager, c’est pouvoir simplement OSER ÊTRE…
Découvrir le monde
De père ethnologue et de mère infirmière, j’ai acquis le goût pour l’histoire des hommes, leurs façons de vivre, comment ils pensaient et pensent, comment ils prennent soin les uns des autres et d’eux-mêmes.
J’aime l’architecture, l’histoire, la philosophie, la psychologie et tout ce qui touche au coeur de l’être humain et à la nature. Je suis curieuse est le monde est mon terrain de jeu…
Pourquoi j’aime voyager ?
Pour toutes ces raisons… et je dois vraiment avoir le gène du voyage !!! 😉
Dominique Jeanneret
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Minoune, en québécois : vieille auto
Bonjour Dominique,
Vous connaissez sûrement cette phrase de St. Augustin : Le monde est un livre et ceux qui ne voyagent pas n’ent lisent qu’une seule page.
Je suis dans le même besoin et état d’esprit que vous, à ceci près que je suis devenue propriétaire tant que je suis jeune ,que je travaille et que les banques m’ont prêtées sans souci !! Il faut parfois faire preuve de pragmatisme et anticiper pour continuer à vivre libre et heureux quand la retraite arrivera ! Bon dimanche.
Dom
Tout à fait Dom, je comprends votre façon de penser, prévoir la retraite notamment, mais elle n’a jamais été la mienne… c’est ce que j’explique dans mon article. J’ai commencé à avoir envie d’une maison à moi il y a un ou 2 ans, après que j’aie eu 50 ans, puis la piqûre du voyage m’a repris et a pris le dessus ! Je sais que je vais en avoir une… un jour… 😉
Bien d’accord avec toi, une maison est une grande responsabilité. Je suis moi-même proprio depuis plus de 30 ans, de ma maison. Cependant, j’ai aussi les voyages dans la peau, et jamais je ne laisse mes responsabilité prendre le dessus sur mes rêves. Je suis capable malgré cela et mon 60 ans, m’offrir 2-3 voyages/an, plus les vacances d’été en couple.
C’est super Guylaine, de pouvoir ainsi allier les deux. Quand on est en couple, ça aide 😉