Le tuktuk est un des moyens de transport les plus courants au Sri Lanka, autant pour la population locale que les touristes. Petit véhicule à trois roues, c’est une mobylette (vélomoteur) améliorée qui ne roule donc pas plus vite que 50 km/h environ.
Il y en a de toutes les couleurs, surtout rouges, bleus, verts et noirs. Ils portent tous des inscriptions en tous genres, des dessins parfois rigolos. Chaque chauffeur le décore à son goût, s’il est indépendant. Il existe en effet des compagnies de tuktuks et des indépendants. Les employés sont moins sympas que les indépendants car ils doivent ramener des sous absolument pour payer leur commission à leur employeur alors que les indépendants peuvent faire de l’argent à leur façon, souvent avec plus de gentillesse et moins agressivement.
Tuktuk guide de voyage
Je ne voyage généralement pas en ayant étudié tous les détails des lieux à visiter. Je choisis un endroit par feeling, parce qu’on m’en a parlé, que j’en ai entendu parler ou que j’ai lu quelque chose à ce sujet.
J’y vais, je lis éventuellement un peu sur internet durant le voyage pour savoir à peu près ce qui se passe dans l’endroit (j’ai une carte SIM du Sri Lanka sur mon cellulaire avec data internet) et, une fois sur place, je me laisse guider par mon intuition. Il appert que c’est alors souvent un chauffeur de tuktuk qui en devient le guide. Ça se fait tout seul, à ma sortie d’autobus le plus souvent.
Je rencontre généralement des hommes fort aimables et généreux de leur temps et de leurs connaissances avec qui il est agréable d’échanger et d’apprendre. En moyenne, cela coûte environ 1000 roupies (10 $CA = 7 €) pour 1h-1h30 de visite guidée. Plus on prend d’heures, plus on va avoir un prix intéressant.
Quand ils deviennent notre guide pour un tour, ils nous expliquent, normalement, l’histoire et les choses à voir, et ils attendent pendant qu’on visite ou viennent avec nous. Si vous avez un tuktuk qui vous dépose aux endroits à visiter en vous disant juste d’aller là et là et de revenir, posez-vous des questions sur le type de guide que vous avez…
Naturellement, il est toujours important de se fier à ses feelings et d’avoir une bonne jugeotte car les chauffeurs de tuktuks savent aussi bien amadouer, manipuler et éventuellement même voler en vous promettant mer et monde. Ils détectent rapidement si on est un «stupide touriste» ou pas. Personnellement, je n’ai jamais eu de problème mais on m’a plusieurs fois parlé d’autres chauffeurs pas très intègres. Heureusement, il existe la police des touristes à qui on peut aller faire une plainte advenant qu’on se soit fait avoir par un tuktuk ou pour tout autre problème.
Tuktuk pour réaliser ses rêves
Les chauffeurs de tuktuks connaissent plein de choses, sont connectés avec des hôtels et des restaurants – et vont donc préférer vous amener là où ils sont connectés, pour éventuellement avoir des redevances – et peuvent vous faire voir et vivre des choses différentes. C’est donc la personne à qui poser toutes les questions qu’on a quand on veut vivre quelque chose en voyage qui n’est pas forcément dans les guides touristiques.
Cela coûte un peu plus cher de visiter avec un tuktuk qu’en bus ou en train mais on découvre et on apprend bien plus de choses et, surtout, on peut découvrir des choses auxquelles on n’aurait pas pensé… en autant qu’on ait un chauffeur-guide qui aime son boulot et ne soit pas avare des infos ni blasé. J’aime leur demander de m’emmener dans des endroits peu ou pas touristiques pour découvrir d’autres choses, que ce soit de l’artisanat, un bâtiment, des gens… J’ai de belles surprises parfois.
Par exemple, à mon arrivée à Anuradhapura avant-hier, le premier tuktuk qui m’a emmenée, durant deux jours, faire la visite de la cité sacrée, m’a parlé vaguement d’une nonne qui accueille les gens pour méditer. Je voulais aller la voir mais on n’a pas eu le temps. Il m’a aussi emmenée voir un guérisseur-ramancheux mais il n’avait plus de place. Comment aurais-je pu les trouver sans avoir une connexion avec une personne locale ?!
De même, ce matin, j’ai rencontré Amara et son tuktuk jaune en descendant du bus à Mihintale, à 15 km d’Anuradhapura. En discutant avec lui un moment donné, en partageant notre vie, notre philosophie et un bon repas ensemble, il m’a parlé d’une nonnerie qui peut accueillir des gens de passage qui désirent faire une retraite de méditation. La nonne lui a dit qu’il pouvait lui amener des gens s’il le sent.
C’est ainsi qu’il m’a amenée rencontrer la nonne – la même dont m’avait parlé le premier chauffeur – avec qui j’ai eu une belle connexion et que je vais aller vivre quelques temps dans ce monastère de femmes. C’est un rêve qui se réalise, que j’avais mis dans la liste des choses que j’aimerais vivre durant mon séjour dans ce pays. Le coeur ouvert, sans attentes, et en faisant confiance à Amara, il m’a amenée exactement là où je voulais aller….
Quand on est bien aligné sur ce qu’on veut vivre, avec coeur, conscience et sans attentes, les choses se manifestent… Merci la Vie !
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