4 octobre 2014
Levée ce matin à 4h30, montée dans le train à la gare de Metz à 6h, j’ai dormi pendant environ une heure avant de voir le jour humide et un gros brouillard puis, finalement, un peu de soleil apparaître en arrivant à Dijon, trois heures plus tard.

Fjord près de Bergen, Norvège
Le train file à vive allure vers la Provence. Déjà presque sept semaines que je suis en voyage. Le temps passe si vite. Il me semble que ça fait pas longtemps que je me réjouissais tant de partir, préparant mes bagages et vidant l’appartement pour les locataires.
Trois semaines que j’ai quitté la Norvège et pourtant, quand je parle à Jacob, j’ai l’impression que ça fait si longtemps qu’on ne s’est vus. La Norvège, son énergie, sa lumière et ses paysages magiques me manquent un peu. Ils me semblent si loin et à la fois si proches. Le temps est si relatif !
Apprécier le temps

Ma valise et mon sac à dos
Je vis depuis près de deux mois avec une grosse valise et un sac à dos. Je change d’endroit, depuis que je suis en France, tous les 3 à 6 jours. Je ne peux conduire de voiture car les voitures de mes amis ne sont pas assurées pour un chauffeur occasionnel et, pour le moment, je n’ai pas eu envie de m’en louer une. Je marche beaucoup et voyage par bus et trains.
En me déplaçant ainsi, je retrouve le temps d’attendre, de regarder le ciel, d’observer les gens et les lieux où j’attends un bus ou un train. A la maison, je prends la voiture garée devant la maison et je me rends aux endroits désirés. J’attends éventuellement quelques secondes aux feux de circulation mais pas assez pour avoir le temps d’observer la société dans laquelle je vis, dont je suis quelque peu coupée en vivant et travaillant chez moi. C’est un choix de vie que j’apprécie ainsi. Je socialise d’une autre façon, en allant rencontrer des personnes précises, mes amis, mes clients ou autres.
En voyage, je retrouve le plaisir d’échanger tous les jours au moins un sourire avec une personne dans le train ou à l’arrêt de bus, voire même d’engager une belle discussion avec elle, ou de demander un renseignement à quelqu’un sur la rue car je ne trouve pas mon chemin.
La vie de nomade
La vie est différente quand on voyage avec une valise et un sac à dos comme j’ai décidé de le faire durant ces trois mois, contrairement aux autres visites en Europe où le programme était majoritairement placé d’avance. Pour ce voyage-ci, j’ai placé quelques dates mais je laisse aussi beaucoup d’espace à l’improvisation et à la spontanéité. J’adore ainsi être sur un « nowhere » et laisser la vie m’amener à vivre de nouvelles aventures non prévues.
Quelques vêtements, quelques livres, un ordinateur, un appareil de photo et quelques petits objets usuels composent et servent mon quotidien. Je vis en nomade et j’aime ça, le temps que ça durera. Je ne m’ennuie pas encore de mon chez-moi, d’une vie sédentaire, et je comprends mon amie Francine qui n’a que deux valises depuis des années, qui loue une chambre et vit en nomade dès qu’elle peut. J’apprécie tellement me balader dans des endroits nouveaux où mes yeux s’émerveillent de découvrir tant de choses nouvelles et où ma curiosité légendaire ne se satisfait jamais.
L’unicité

Vue de la vieille ville de Luxembourg
Même s’ils peuvent se ressembler d’un endroit à un autre, chaque lieu du monde est différent d’un autre. Même si une rue du Luxembourg me rappelle Neuchâtel en Suisse (où j’ai grandi), par exemple, elle n’est pas pareille quand même. L’énergie, l’ambiance, les odeurs même, l’histoire et l’architecture d’un endroit lui sont toujours uniques.
C’est comme les gens. Ils sont tous uniques. Leurs murs, leurs fenêtres, ce qui se cache derrière leur porte est unique à chacun. C’est cette unicité que j’aime chez mes pairs. Je ne me lasse ainsi jamais de rencontrer des gens nouveaux puisqu’ils ont toujours des particularités uniques à découvrir et, souvent, des choses à m’apprendre.
Le seul endroit où les gens se ressemblent tous, c’est sur leur chemin intérieur ponctué par des moments de vie qui ont créé des empreintes et un fonctionnement psychologique de fond récurrent, unique et semblable à toutes et tous. Chacun le vit à sa façon mais le fond, la ligne de cheminement où on trouve les schémas, les blessures, les raisons de vivre ou de mourir, est toujours le même. Parce qu’ils ont tous, parce qu’on a toutes et tous le même but, être heureux, et on part toutes et tous du même endroit.
Le bonheur est unique à chacun car chacun le crée à sa façon. La seule manière d’y goûter et de l’apprécier, cependant, est d’arrêter le temps car ce n’est que dans l’ici et maintenant, dans le moment présent, qu’on peut vivre pleinement ce que veut dire être heureux. C’est en voyageant que je retrouve ce bonheur d’être dans le moment présent, simplement…
Avec Amour
NOTE : © Dominique Jeanneret sur tous mes articles. Il est cependant possible de reproduire tout ou partie de mes articles à la condition d’y ajouter ma signature et le lien vers ce site, soit : Dominique Jeanneret, www.omvoyages.net. Merci de respecter ainsi mon travail.
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Cet article a été publié dans le Huffington Post Québec du 14 octobre 2015
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