Maroc : Ouarzazate et l’Oasis de Fint

Il y a bien longtemps que je n’ai pas écrit dans ce blog pourtant, j’ai continué à voyager ! Le fait est qu’écrire des articles prend beaucoup plus de temps que de partager des photos avec quelques commentaires dans ma page Facebook où je publie quasiment tous les jours quand je suis en voyage.

Ceci dit, je reviens d’une semaine magnifique à la découverte du Maroc du sud, de la chaleur, du soleil, des dunes de sable à perte de vue, des dromadaires et des gens vraiment gentils. A ce sujet, je dois vous dire que, à priori, je n’avais jamais eu envie de venir en Afrique du nord…

Faire tomber les préjugés

Le fait est que j’ai grandi en Suisse. Jeune, grande et jolie, j’ai souffert de l’approche fort irrespectueuse des Maghrébins (en général, pas juste des marocains) et des Africains envers les jeunes femmes blanches. Se faire siffler, aborder, raconter des salades romantiques, insister lourdement, mentir et même toucher des endroits intimes sont les souvenirs que j’avais de ces hommes. Tout sauf agréable. Détestable même et c’est là que j’en étais restée, bannissant à tout jamais l’idée d’aller un jour au Maghreb ou dans tout autre pays arabe ou/et musulman. Pourtant, la religion musulmane de fond en est une de profond respect et d’amour, comme toutes les religions. Après, bien sûr, ce ne sont pas tous les hommes qui la suive, comme dans n’importe quel pays…

Il y a 4 ou 5 ans, une coach marocaine m’a contactée pour m’inviter à venir au Maroc animer des activités de développement personnel. Ça a pris trois ans avant que je finisse par accepter de venir, bravant mes préjugés. J’avais peur de me retrouver avec ces hommes, de me faire agresser comme je l’avais été étant jeune. L’avantage aujourd’hui est cependant que j’ai 57 ans et 20 kgs de plus. De quoi les décourager de toute façon ! ;-))

C’était l’an dernier à la même époque. Je suis venue deux semaines. J’ai animé deux stages juste avec des marocains dont certains pieux musulmans. J’ai eu des échanges magnifiques, de beaux moments avec toutes ces personnes. J’ai découvert que le Koran parle de bien des choses, à sa façon, dont je parle aussi et qui peuvent paraître très ésotériques. Ensemble, nous avons parlé de la vie, de notre cheminement, de philosophie et de bien des sujets de la vie dans une totale harmonie et un profond respect.

En me baladant dans les rues de Safi, d’Essaouira, de Ouarzazate ou de Marrakech, j’ai eu de beaux échanges avec beaucoup d’hommes (puisque ce sont eux qu’on voit dans les rues et qui tiennent les boutiques). Bien sûr, on en prend et on en laisse car ce sont quand même de beaux parleurs parfois mais au bout du compte, avec le sourire, le respect et la chaleur humaine, on passe de beaux moments sans se faire approcher lourdement voire invectiver ou même agresser. La gentillesse, le respect et le sourire attirent la gentillesse, le respect et le sourire.

Donc, je me suis réconciliée avec les hommes du Maghreb et j’ai pu apprécier à sa juste valeur ces gens, cette culture, l’histoire de ce pays, les extrêmes entre riches et pauvres – comme dans tous les pays. Du coup, j’ai décidé de revenir cette année pour animer une Grande Traversée de 7 jours à Essaouira avant d’aller passer une semaine dans le sud à la découverte des dunes de sable, des Berbères et des nomades.

Marrakech à Ouarzazate

Je suis partie de Essaouira pour  Marrakech samedi passé, à travers du désert assez plat et caillouteux. J’ai pris l’autobus CTM de Marrakech à Ouarzazate dimanche à 10h (90 DH = 9 €). A 14h45, j’étais à bon port avec une pause déjeuner de 30 minutes dans un resto à 1h30 de notre destination, soit vers 13h. Au retour, on s’arrête au même endroit et il est donc alors 11h30, un peu tôt pour déjeuner.

De Marrakech, au décor assez plat de désert caillouteux, nous traversons les montagnes de l’Atlas pour atteindre Ouarzazate, désignée comme étant la « porte du désert »… toujours caillouteux ! On est encore très loin des dunes de sables.

La traversée de l’Atlas, des montagnes de différentes couleurs et formes

Ouarzazate

Située à 1 150 mètres d’altitude, à la confluence des oueds (rivières) Dadès et Imini formant le Drâa, elle est le principal centre urbain de la vallée de ce fleuve. Les Berbères sont les premiers habitants de cette région, suivi de juifs et de subsahariens composés essentiellement d’esclaves. Point de départ de la route des oasis, la région de Ouarzazate a été dans le passé le point de rencontres commerciales et culturelles entre différents peuples du Nord et du Sud du continent africain. (source et plus de détails ici).

Charmante petite ville, Ouarzazate devient très animée le soir (comme partout dans ce pays, je crois), notamment sur sa grande place où se côtoient marchands ambulants, petites boutiques et restaurants. Les enfants peuvent y faire des tour de manèges ou de petites voitures électriques.

La grande place de Ouarzazate avec les petites voitures électriques pour les enfants

Ouarzazate est l’un des sites marocains les plus prisés par les réalisateurs de films venus du monde entier. Elle abrite de grands studios. Outre les paysages, l’un des atouts cinématographiques de ce lieu est la qualité de la lumière, avec un soleil brillant en moyenne 300 jours par an. On y a tourné de nombreux films bien connus (source).

Côté historique et architectural, on y trouve notamment la Kasbah de Taourirt, une ancienne maison de « pacha », avec ses dédales et labyrinthes, datant du 18e siècle :

L’intérieur de la maison du pacha est partiellement d’origine, rénovée par endroits, et mérite une visite. (Attention de prendre un guide qui vous présente sa carte de guide officiel qu’il doit avoir autour du cou).

Les murs très épais sont en pisé, de l’argile mélangé à de la paille comme dans les « nouvelles » constructions de certains éco-constructeurs de nos pays. Peu de fenêtres ou petites fenêtres pour garder le frais à l’intérieur. Ce type de constructions anciennes offre peu de lumière ni d’ouvertures sur l’extérieur.

Fenêtres et plafonds de l’intérieur de la Kasbah de Tirouirt. En bois d’acacia, de thuya ou en roseaux teintés.

L’Oasis de Fint

En fin de journée, nous devions aller dormir au Bivouac des Aigles à l’Oasis de Fint, à quelques kilomètres de Ouarzazate. En arrivant à la rivière (oued) que nous devions traverser, on nous a prévenues que, si nous passions maintenant, nous ne pourrions pas revenir le lendemain car celle-ci allait déborder. En effet, en l’espace de dix minutes, l’eau avait recouvert la route et le courant était puissant. Nous avons alors eu le privilège et la chance d’être hébergées pour la nuit chez un habitant de Ouarzazate fort gentil.

Oued de Fint débordant

Le lendemain matin, nous avons eu la joie de découvrir des femmes faisant du pain juste à côté de la maison de notre hôte (je ne peux pas publier des photos de femmes aussi vous ne les verrez pas…).

Les femmes faisant le pain dans un four à même le sol

La pain typique de la région, tout chaud pour 3 DH = 30 centimes d’€ = 0,50 $CA

L’oasis de Fint, qui signifie « oasis cachée » en berbère, se situe à 12 kilomètres de Ouarzazate. Elle est encaissée dans des montagnes de roches volcaniques noires. La palmeraie s’étire le long de l’oued Fint sur 14 km et abrite 4 villages (source et autres détails en cliquant ici).

Nous y sommes donc revenues pour passer une nuit au Bivouac des Aigles le vendredi suivant. L’eau était descendue et le pont avait été réparé.

L’accueil au Bivouac y est chaleureux et la nourriture délicieuse. Une vue magnifique sur la palmeraie où on peut éventuellement voir un cueuilleur de dattes perché dans un palmier en train de faire tomber les régimes lourds de dattes. Chaque maisonnette inclut une salle de bain avec douche et eau chaude. A découvrir !

Arrivée à l’Oasis de Fint et le Bivouac des Aigles

La palmeraie devant le Bivouac des Aigles et le cueilleur en haut du palmier de dattes

De Ouarzazate, nous sommes allées à M’Hamid puis Chegaga dans le désert. Je vous raconte dans un prochain article !

© Dominique Jeanneret, tous droits de reproduction interdits, textes, photos et vidéos.

 

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